Envolée
Un album magnifique pour les plus jeunes (3-6 ans) à propos d’une maman qui s’envole par un jour de grand vent et de son enfant qui part à sa recherche parce que « [t]oute seule, et sens dessus dessous, Maman n’arriverait jamais à retrouver le chemin de la maison » (p. 11).
« La ville était comme un étrange labyrinthe » (p. 10), mais cela n’empêche pas son enfant de partir à sa recherche tel un Petit Poucet. Il se souvient « que Maman adorait caresser les chats » (p. 13) et retrouve « les mains de Maman qui grattouillaient la fourrure d’un gros matou » Rue de la Sardine (p. 13). C’est ainsi, en se souvenant de ce que sa maman aimait faire, que l’enfant parvient petit à petit à retrouver des fragments de sa maman : d’abord les mains, puis le ventre, ensuite les jambes… et ainsi de suite, jusqu’à ce que sa maman soit « de nouveau là » (p. 20). Cela étant, « il manquait encore un petit quelque chose » de sa maman (p. 20) et ce n’est qu’au moment où l’enfant se souvient « de tout l’amour » qu’ils avaient l’un pour l’autre (p. 22) qu’il retrouve « le cœur de Maman qui battait » pour lui et « pour le monde entier » (p. 22). Enfin, ils se serrent l’un contre l’autre « pour qu’elle ne s’envole plus jamais » (p. 26).
Le texte de Stéphane Servant est très poétique, les mots sont simples à comprendre, même pour les plus petits, et les illustrations d’Aurélia Fronty sont tout simplement sublimes. Cet album onirique permet aux jeunes d’appréhender l’idée de la séparation, de l’absence maternelle, qu’elle soit temporaire ou définitive, parce que c’est au fond de lui-même que l’enfant va finir par retrouver sa maman envolée.
Stéphane Servant et Aurélia Fronty, Envolée, Rue du Monde, 2010.